©Séverine Rivenq

Festival d'hiver 17-18 I Episode 2

Entretien avec Lisa Cirenei - programmation de la saison théâtrale 

Pourquoi vous intéressez-vous au théâtre ?

Pour le texte, les mots.
Le texte théâtral diffère toujours de la communication de la « vie réelle ».
Il y a un lien entre les paroles prononcées et l’action représentée sur scène.
Les sonorités, les rythmes des répliques ont autant d’importance que le sens car ils permettent d’exprimer des sentiments subtils, de détailler la pensée, de décrire une impression

Pour la mise en scène également car elle s’adresse aux sens.
Elle représente le regard qu’a l’artiste sur le monde. Elle offre donc des perspectives, ouvre « le champ des possibles ». Elle donne des points de vue différents sur une même œuvre.
C’est comme un tableau : chacun peut y voir quelque chose d’inédit, d’intime.  Elle crée un univers qui provoque des émotions chez le spectateur.

Qu’est qui vous a donné envie de travailler dans le théâtre ?

Il y a une personne qui est à l’origine de mon aventure dans le théâtre. Mon professeur de Lettres à l’Université de Grenoble qui parlait du théâtre comme on raconte une histoire, qui m’a donné envie, tellement envie de découvrir les arts de la scène.
Je me suis donc réorientée en Arts du spectacle et j'ai commencé également une pratique artistique dans la troupe universitaire.
Et puis il y a également mon stage au Théâtre du Soleil à la Cartoucherie de Vincennes. Ariane Mnouchkine, sa vison du théâtre, sa manière de concevoir un spectacle, la chance d’être présente dans un lieu historique au moment de la création, Le dernier Caravanserail d’Hélène Cixous, m’ont confortée dans l’idée que le théâtre était prépondérant dans ma vie. 

Pouvez-vous nous raconter un souvenir emblématique au domaine d’O ?

« Le public d’abord, le reste suit toujours ». Cette citation de Jean Vilar est un des piliers de la décentralisation théâtrale, de la démocratisation du théâtre, de l’accès de tous à la culture. Un théâtre qui aille à la rencontre d’un public, le plus large possible. Et je la garde à l’esprit à chaque fois que nous réalisons un projet avec le public.
Je suis particulièrement touchée par le partenariat que nous construisons au fil des années avec l’école d’arts appliquées IPESAA qui a rendu possible la rencontre entres les arts plastiques et le spectacle vivant au travers de différents projets pédagogiques.
Les élèves ont notamment découvert en profondeur le texte des Femmes savantes de Molière mis en scène par Macha Makeïeff. Ils l’ont tellement compris, aimé, adapté, interprété selon leur propre vision qu’ils ont organisé des lectures théâtralisées puis des œuvres plastiques superbes, originales, exposées les jours de représentation. L’un d’eux avait notamment confectionné une robe avec les pages de la pièce de théâtre en surlignant les passages consacrées à l’émancipation féminine… Macha Makeïeff est venue à leur rencontre, ils lui ont exposé leurs travaux, elle a été séduite : une belle rencontre…

Avez-vous un souhait ?

J’aimerais que le théâtre reprenne toute sa place pendant le festival d’hiver au domaine. Retrouvez Lisa Cirenei sur Radio Aviva