©Séverine Rivenq

Festival d'hiver 17-18 I Episode 1

Entretien avec Sabine Maillard, programmatrice musique au domaine d'O

Pouvez-vous nous décrire votre parcours personnel ?

J’ai toujours baigné dans la musique : classique, chanson, jazz… J’ai commencé le piano à 6 ans, j’ai intégré le conservatoire de Lyon que j’ai poursuivi jusqu’à ma médaille.

J’ai bifurqué parce que je ne voulais pas devenir professeur de piano (!) et j’ai fait sciences po, puis un DEA de sociologie politique. Puis la musique m’a rattrapée, je suis devenue déléguée départementale musique et danse à Montpellier, j’avais 29 ans. Ce travail m’a passionnée. Il fallait accompagner les écoles de musique, développer la pratique amateur, encourager le développement des musiques actuelles… J’ai mené une expérimentation unique en France sur l’art à l’école, pendant 4 ans, au collège des Escholiers de la Mosson. J’ai aussi créé un festival autour de l’orgue, puis un festival musique et patrimoine et enfin les Nuits d’O en 2004. Tout naturellement j’ai donc affiné mon goût et mes compétences de programmatrice. Métier qui est le mien aujourd’hui.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la chanson ?

J’aime toutes les musiques. La chanson représente une discipline qui m’est peut-être particulièrement chère car je suis aussi amoureuse de la langue française. Cette langue que beaucoup nous envient pour sa richesse, ses secrets, ses chausse-trappes. Et je trouve indispensable aujourd’hui, dans un monde où l’anglais domine (j’adore l’anglais aussi !) d’œuvrer pour son rayonnement. Et puis il y a un petit côté militant dans mon action : je trouve passionnant de tenter de réconcilier, par la musique, des individus avec leur patrimoine.

Et rappelons-nous…une chanson c’est un petit miracle : elle est d’abord interprétée par l’artiste, et puis, dès qu’on l’a entendue, elle nous appartient. On peut la chanter où l’on veut, quand on veut, avec qui l’on veut.

Et ça c’est le petit miracle de la chanson !

Pouvez-vous nous raconter un souvenir au domaine d’O ?

La rencontre avec les fous de chanson du festival Les Nuits du Chat, quasiment tous bénévoles qui vivent pour la chanson. Notre collaboration au sein du domaine d’O n’a donné lieu qu’à des échanges stimulants sur les artistes, à des fous rires concernant ceux que nous n’aimons pas et à des discussions tardives sur le sens du monde…

Avez-vous un souhait particulier ?

Je souhaiterais que la chanson française conserve une place de choix au domaine d’O. Elle est si peu présente à Montpellier et aux alentours…