© André Rau
Sam 29 novembre 20h00

Tentative de jalousie remplacé par Le Navire Night

Lecture poétique
Annulé

Le spectacle est annulé. Merci de contacter la billetterie.

Toutes les dates

  • 29/11/2014 - 20:00
Tarif : 
20 €, 16 €, 12 € selon justificatifs
Entrée
nord
Durée
1h20
Par : 
Carole Bouquet

Carole Bouquet, actrice chez Buñuel, Blier ou Téchiné, est une grande amoureuse, une passionnée de poésie. Il y a quelques années, elle lisait de son timbre inclassable, la poésie d’Artaud. Elle s’éprend aujourd’hui de celle, beaucoup moins connue, de Marina Tsevateva l’immense poétesse russe au destin tragique. Ses textes, sublimes, sont des lettres d’amours rêvées, à Boris Pasternak, qu’elle ne croisa qu’une seule fois, à Rainer Maria Rilke, qu’elle n’a jamais rencontré. Une étoile filante dans la nuit soviétique, Marina Tsvetaeva s’est suicidée en 1941 au Tatarstan.

Le spectacle

Tentative de jalousie naît de la passion d’une comédienne, Carole Bouquet, pour la poésie de Marina Tsvetaeva qu’elle partage avec une troisième femme, Nahal Tajadod, auteur d’origine iranienne, traductrice du grand poète perse Roumi. Les mots de l’exilée permanente que fut Tsvetaeva prennent un relief particulier pour l’exilée iranienne. Ils lui ont permis, dit-elle, « de sortir de l’Iran, son pays, son inspiration ». La ramenant pourtant, paradoxalement, vers son pays natal. Leurs mots sont les mêmes : révolution, prison, censure, soupçon, visa, passeport… Les mêmes aussi que ceux de Roumi, exilé et apatride qui,  au XIIIème siècle, avait fui les invasions mongoles.

Marina Tsvetaeva

Née en 1892 dans une famille de lettrés russes de Moscou, Marina Tsvetaeva passe une partie de sa jeunesse à parcourir l’Europe. Un temps étudiante à la Sorbonne, elle parle le russe, l’italien, l’allemand et le français et publie son premier recueil à 18 ans en Russie. Un an plus tard, elle épouse Sergueï Efron avec qui elle aura deux filles. L’une des meurt durant la famine qui sévit à Moscou où Marina vit seule, son mari s’étant engagé dans les armées blanches.

Après de longues années d’errance entre Prague, Berlin et, finalement, Paris, où elle traduit Pouchkine en français, elle rentre en Union Soviétique avec son fils né à Prague. Son mari est exécuté en 194, sa fille est envoyée en camp, tandis qu’elle est déportée avec son fils à Ielabouga, dans la république de Tatarie où elle se pend en 1941. Son certificat d’inhumation porte la mention : « profession : évacuée »

Son œuvre, lyrique, tragique, est composée de milliers de poèmes, de textes en prose, de lettres échangées avec les plus grands poètes du XXème siècle, Pasternak et Rilke en tête. Elle a été réhabilitée par le pouvoir soviétique en 1955 et est considérée aujourd’hui comme la plus grande poétesse russe du XXème siècle.

NAHAL TAJADOD

Née à Téhéran, Nahal Tajadod s’installa à Paris à l’âge de dix-sept ans pour étudier le chinois à l’INALCO, où elle obtint son doctorat. Attachée à la pensée et à la culture de son pays, elle concentre ses études sur le rôle des Iraniens dans la diffusion en Chine des religions non chinoises, notamment le bouddhisme, le christianisme, le manichéisme et l’islam. Elle participe avec Jean-Claude Carrière à la traduction française de cent poèmes de Roumi (Mowlana, Le livre de Chams de Tabriz), publie une biographie de ce grand mystique (Roumi le brûlé) et transcrit trente-six contes du Masnavi de Roumi (Sur les pas de Rûmi). Elle est l’auteur de Passeport à l’iranienne, Debout sur la terre et  Elle joue, des romans sur l’Iran, la métamorphose et l’exil.

CAROLE BOUQUET

Enfant solitaire, Carole Bouquet est élevée par un père centralien avant d’être envoyée adolescente, chez les Dominicaines. Lycéenne, elle préfère aller au musée, et surtout au cinéma, où elle découvre Buñuel et Fassbinder, plutôt que d’assister aux cours. Après le bac, elle s'inscrit en philo à la Sorbonne, mais intègre rapidement le Conservatoire Supérieur d'Art Dramatique de Paris. Remarquée par Buñuel, elle tourne dans « Cet obscur objet du désir ». La beauté glacée du personnage fixera longtemps, à la suite de cette première apparition à l'écran, l’image de Carole Bouquet.

James Bond girl dans « Rien que pour vos yeux » aux côtés de Roger Moore en 1981, Carole Bouquet incarne ensuite la mort dans « Buffet froid » de Bertrand Blier. La jeune actrice exerce ainsi un fort pouvoir de fascination, qu'elle met au service des oeuvres les plus singulières, comme « Le Jour des idiots » de l'Allemand Schroeter, « Double messieurs », de Jean-François Stévenin ou encore le futuriste « Bunker Palace Hotel » de Bilal. En 1985, elle est nommée au César du Meilleur second rôle pour « Rive droite, rive gauche » avec Gérard Depardieu, qu'elle retrouvera à l'occasion de « Trop belle pour toi ». Ce rôle lui vaut le César de la Meilleure actrice en 1989.

Refusant d'être uniquement perçue comme une icône, Carole Bouquet prend désormais part à des comédies acides telles que « Tango » de Leconte, « Grosse Fatigue » de Michel Blanc (avec qui elle formera un couple de vaudeville dans « Embrassez qui vous voudrez » en 2002), ou encore « Blanche », qui la voit manier avec gourmandise la langue verte de Bernie Bonvoisin. Loin de se limiter à ce registre, l'actrice incarne aussi une grande figure de la Résistance dans Lucie Aubrac de Berri, une héroïne romantique dans « Un pont entre deux rives », une épouse inquiète dans le thriller « Feux rouges » et une mère protectrice dans « Les Fautes d'orthographe ».

Au théâtre, elle a joué Pinter et Racine dans des mises en scène de Samy Frey, Jacques Weber ou Lambert Wilson et lu les textes d’Artaud et de Perec.

Distribution

Lecture : Carole Bouquet

Production

Extraits d’œuvres de Marina Tsvetaeva 
Mise en scène : Nahal Tajadod
Production : Les Visiteurs du Soir
Crédit photo : André Rau