©Charlotte Spillemaecker

Retour sur "Je ne suis pas une libellule"

Retour sur « Je ne suis pas une libellule ! » - Flannan Obé au domaine d’O - 2 février 2017 au théâtre d'O - Jean-Claude Rivière pour IDHERAULT.TV

Flannan Obé… pas une libellule, mais un drôle d’insecte !

Un plateau sobre, tendu de noir, et dans un rond de lumière, un piano ! Tout est presque là, il ne manque que deux autres membres pour compléter le trio : Yves, le pianiste, et Flannan Obé. Pour être honnête, comme pour les trois mousquetaires, ils sont même quatre car il ne faut pas oublier de compter la chaise.

Quatre personnages (ou presque) pour nous entraîner dans plus d’une heure de spectacle total. Flannan en est le moteur, l’homme-orchestre, le prétexte, à sa suite nous allons de souvenirs en tranches de vie, de ses espoirs, ses ambitions, à ses désillusions et ses doutes. Un parcours jalonné de chansons, de virevoltes, de pas de danse et d’échanges avec le public. Il nous offre un show , le show de sa vie… et elle en vaut bien d’autres !

Après la « chanson du début » voici les fondamentaux, avec un Moyen-Age en chanson ou le Cu-eur cotoye les rimes en « ouille ». La suite nous emmènera à l’école, en famille, au cours de théâtre et même dans la salle de bain. Il y aura les copines de la récré, les premiers « essais » d’acteur et metteur en scène, les cours de théâtre de M. Karp et sa redoutable « luge » ; on parlera de l’Amour, de ses aléas, ses dégâts et ses tristesses, de la difficulté d’accepter de ne pas être « une petite fille ». Petit rappel du temps qui passe et qui, s’il n’égratigne pas les chansons, nous rappelle à notre réalité. Si l’on a connu l’île aux enfants, Sim, la télé en noir et blanc et la plume dans l’encrier, c’est qu’on est… «vieux » !

C’est drôle, subtil, cocasse sans vulgarité… c’est Vrai.

Les textes sont bons, inédits pour la plupart, et la musique (Merci au piano et au cher Yves) à l’avenant. Entre un petit clin d’œil aux standards, « un homme et une femme », « Broadway melody » et Gene Kelly, un petit tour du coté de « Cabaret » (et voilà la chaise !), on revisite gentiment le « rêve américain », même s’il n’en veut pas,  et le meilleur du music hall. D’ailleurs pouvait-on rêver de plus bel hommage que ce « bis », offert à son public… et à Liza Minelli, celle d’il y a trente ans, avec une interprétation enlevée d’un extrait de « New York, New York ».

Quelle drôle d’insecte, corseté de noir et en queue de pie (comme Jiminy cricket), que ce Flannan, si lisse, si « humoristiquement correct » et si profond pourtant. Derrière l’élégant dandy il y a, aussi, la carrière bien remplie du chanteur-danseur-comédien, ses combats, ses engagements personnels, un homme de cœur et de conviction.

C’est tout cela, la magnifique complicité entre Flannan, Yves, le piano…et la chaise, le travail invisible mais bien présent du metteur en scène, Jean-Marc Hoolbecq, de l’homme des lumières, Stéphane Balny (et non, ce n’est pas la mère de Flannan !), qui ont fait cette belle soirée dans la chaleureuse intimité de la salle Paul Puaux.

Occasion enfin de dire, encore une fois, tout le bien que je pense de la programmation du festival d’hiver 16/17 au domaine d’O. Malgré la tourmente et certains écueils, le pari, jusque là, est tenu et les spectacles (que j’ai vus) se situent tous bien au dessus de la moyenne, frisant même l’excellence et ce, quel que soit le genre auxquels ils s’apparentent : bravo et merci !

http://www.domaine-do-34.eu/spectacles/tous-les-spectacles/je-ne-suis-pas-une-libellule

http://www.flannanobe.com/

https://www.youtube.com/watch?v=ZVd-EHImlWM